Paris au 18e siècle
"Je me tenais au milieu de la foule dans le vaste cimetière des Innocents avec ses galeries voûtées, ses chariers et ses fosses communes; assaillit par la puanteur et le bruit, je me penchais sur l'épaule d'un écrivain public italien à qui je disctais ma première lettre à ma mère.
Nous étions arrivé à bon port, après avoir voyagé jour et nuit, et nous logions dans l'île de la Cité. Nous étions follement amoureux et Paris était d'une beauté et magnificence qui passaient l'imagination.
J'aurais voulu pouvoir écrire moi-même. Expliquer ce que je ressentais en voyant les rues sinueuses pleines de mendiants, de colporteurs, de grands seigneurs; les maisons de quatre, cinq étages qui bordaient les boulevards. Décrire les carosses qui se frayaient un passage en force sur le Pont-Neuf et le pont Notre-Dame, en route vers le Louvre ou le Palais-Royal. Dépeindre les gens, les beaux messieurs en bas à baguettes et souliers de satin de couleurs tendres, qui cheminaient dans la boue en brandissant des cannes à pommeau d'argent; les dames avec leurs perruques ornées de perles et leur robes à paniers en soie et mousseline. Raconter ce que j'avais apperçu la reine elle-même, qui se promenait dans les jardins des tuileries." Lestat
Tiré de Lestat le vampire de Anne Rice